Harry Potter et l’enfant maudit : le malaise

Je ne voulais pas spécialement écrire cet article. Parce que l’objet de la chronique m’a fortement déplu et peut-être aussi, un peu, parce que ça ne me met pas en joie d’écrire qu’Harry Potter, ce n’est plus ce que c’était. Je ne sais pas si c’est ma conscience de blogueuse ou un certain besoin d’en finir avec cette lecture-malaise qui a fini par me coller à mon clavier mais nous y voilà.


img_20161014_183243Je pense qu’il n’y a nul besoin d’en remettre une couche, le sujet a été traité, retraité et presque entièrement essoré par la blogosphère littéraire et booktube. Beaucoup ont été déçus, certains ont aimé, d’autre ne veulent pas s’y pencher Une chose est sûre, presque dix ans après l’arrêt officiel de ses aventures, le petit sorcier binoclard continue de faire parler de lui.
Je n’attendais rien de cette lecture. Rien de rien. Pour mon petit cœur de Potterhead, l’histoire s’est terminée avec les Reliques de la Mort, comme l’avait annoncé J.K Rowling. Quand j’ai eu vent de cette huitième histoire je n’étais pas spécialement enthousiaste. L’auteure n’avait-elle pas spécifié qu’elle ne souhaitait pas donner de suite à cette saga ? À la parution de l’ouvrage, gagnée par cette magie effervescente que suscite Harry Potter (on ne peut pas lui enlever ça), je me suis dit « Et pourquoi pas ? ». J’ai voulu laisser une chance à cet univers qui m’a tant fait vibrer, de me happer à nouveau. Malheureusement ma mauvaise intuition s’est confirmée et cette lecture, loin d’être un retour nostalgique à Poudlard, s’est avérée être un voyage cauchemardesque au pays des aberrations.
J’ai déjà évoqué en vidéo les cinq points qui m’avaient le plus exaspérée alors je ne vais pas m’attarder dessus dans cet article. On retiendra que le style est d’une pauvreté littéraire à pleurer, l’intrigue repose sur un fuckin’ paradoxe temporel non traité, l’existence même de l’antagoniste est d’une absurdité monstrueuse, les personnages (les nouveaux comme les anciens) sont mal écrits et absolument pas attachants, enfin l’histoire est tout simplement grossière, cousue de fils fluorescents.


Mais où donc passé le brio de cette saga ? Loin. Dans une banque peut-être. J’ai fulminé durant toute ma lecture. Comment a-t-on pu infliger ça à une série qui fonctionnait si bien ? Quand on lit le nombre d’excellentes fanfictions qui existent sur Harry Potter, on ne peut que constater qu’il était possible de faire une suite convenable, que tous les éléments pour produire une histoire cohérente et passionnante étaient en puissance dans les sept premiers tomes. Cet Enfant Maudit demeure une énigme pour moi.
Évidemment, il ne faut pas négliger le côté financier. Jouer sur la nostalgie des fans pour vendre des places de théâtre, des nouveaux livres et autres produits dérivés, ça fonctionne toujours. Et c’est malheureux. Mais quitte à le faire, pourquoi ne pas écrire une histoire potable ? Au moins ça
J’ai du mal à comprendre et cautionner que Rowling ait apposé son nom sur cet ouvrage quand elle ne l’a pas écrit. J’ai l’impression vaseuse d’avoir été flouée, qu’on a essayé de me prendre par les sentiments et que je suis tombée dans le panneau.
Certains diront que le texte seul ne rend pas grâce à la pièce qui doit être vue. Il est en effet indéniable que les auteurs ont voulu que l’intérêt visuel soit prépondérant sur le reste (je me demande toujours pourquoi Delphini est capable de voler si ce n’est pour le show). Mais il est dommage qu’un texte de théâtre ne trouve son intérêt que dans la mise en scène. D’accord, c’est un art scénique et la dimension « représentation » ne doit pas être négligée. Mais quand on voit à quel point des pièces comme celles de Giraudoux ou Beckett peuvent être sublimes à lire, nous sommes obligés de constater qu’un texte théâtral doit pouvoir vivre sans son adaptation scénique et présenter un minimum d’intérêt. Je ne doute pas que la mise en scène de l’Enfant Maudit doit être spectaculaire mais si le propos qu’elle sert est inintéressant, autant aller voir un spectacle de lumières. Je dis ça, je dis rien.
Cette chronique est aussi déstructurée que mon énervement est grand. Je conclurai donc en disant que les meilleures histoires sont celles qui ont une fin, et mieux vaut que cette fin arrive tôt que tard. 

Partager cet article :

Ces articles peuvent vous intéresser

Une petite surprise !

Recevez une petite surprise pour votre précommande de Fleur d'épine

Une fois votre commande passée sur le site de Magic Mirror éditions, n’hésitez pas à revenir sur ma page Contact pour me communiquer votre nom, prénom et numéro de commande afin de recevoir une surprise !