De l’importance de se relire sept fois avant de poster

Le vieil adage dit bien qu’il vaut mieux tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, comprenez : il faut bien réfléchir à ce que l’on va dire car une fois que c’est sorti … et bien c’est sorti.

C’est peu la même chose avec ce que l’on poste sur internet : une fois mis en ligne, l’article, le commentaire ou la vidéo est susceptible d’être lu ou vu, et les personnes qui auront jeté un œil dessus n’oublieront pas ce qu’ils ont lu ou entendu si d’aventures on venait à supprimer la chronique en question.

Vous le savez si vous êtes un habitué des lieux, je ne m’embarrasse pas de gêne pour dire quand un livre ne m’a pas plu, toujours à renfort d’arguments et d’exemples, mais c’est vrai que je ne suis pas tendre. Je suis même plutôt passionnée quand il s’agit d’exprimer ma déception pour un livre qui m’avait promis de belles choses. Et pour être honnête, si ces lectures en question ne sont pas des plus agréables, c’est plutôt satisfaisant et drôle d’en rédiger les chroniques. De chercher le vocabulaire piquant qui retranscrira mon agacement. A vrai dire, j’aime bien ça, rédiger des avis négatifs*.

Au début je n’avais pas vraiment de scrupules : auteurs anglo-saxons superstars (suivez mon regard) ou écrivains plus de ce monde, aucune chance que la personne à l’origine du livre incriminé ne la lise un jour. Et puis j’ai lu et détesté Dentelle et Ruban d’Argent. Là, pour la peine, l’auteure était française, issue d’une petite maison d’édition (que j’adore et qui fait un travail de dingue, rien de péjoratif dans le terme « petite ») et je savais qu’elle était plus susceptible de tomber sur ce texte un jour. Mais j’avais plein de choses à dire dessus et la vocation de ce blog étant de partager mes opinions de façon honnête, je me suis rassurée à coup de « quand même, je n’ai pas une si grosse audience, il faudrait beaucoup de coïncidences pour qu’elle lise ça ». Ce fut mon premier article négatif à propos d’un livre français et contemporain. D’autres ont suivi.

A ce jour, je ne sais pas si America Grace a lu ma diatribe à propos de son roman, en revanche ce qui devait arriver arriva. Un auteur français m’a contactée après avoir lu une de mes chroniques négatives. Et je peux vous assurer que je me suis sentie hyper gênée devant ce MP inattendu. L’écrivain a été extrêmement gentil, poli, et pas du tout vindicatif ou quoi ce soit. Nous avons pu échanger sainement autour de ce texte qui ne m’avait pas convaincu. Il n’a pas cherché à me faire retirer mon article ou à me faire changer d’avis. Nous avons seulement discuté.

Mais le grain de sable s’est immiscé dans la machine : les auteurs peuvent lire ce que l’on écrit sur eux.

Et ça m’étonne moi-même que ça ne m’ait pas percuté plus tôt puisque, de l’autre côté du miroir, je suis la première à ne pas supporter lire des chroniques négatives sur les romans de Magic Mirror. Confidence, confidence. Pas que je ne suis pas ouverte à la critique, loin de là. Mais lire l’avis d’un blogueur qui n’a pas aimé un de nos livres, cela me rend mal au possible. Et je ne suis pas l’auteure. J’ai l’impression que la personne remet en question mes choix, notre travail, celui de l’écrivain et je n’ai qu’une seule envie c’est le contacter pour lui expliquer qu’il est passé à côté DU TRUC (mais je ne le fait pas parce que je suis civilisée hein, ça reste de l’ordre du fantasme :p). Du coup, depuis Ce que murmure la mer, je l’avoue, je ne lis plus les chroniques des blogueurs. Même pas ceux de nos partenaires. Je sais, c’est mal. Mais rassurez-vous, d’autres membres de l’équipe se chargent de tout lire, on est bien conscients que ce sont ces avis-là qui nous permettent de nous améliorer.  Mais moi, je n’y arrive pas.

Alors je n’ose pas imaginer ce que cela doit être quand on est directement l’auteur. « Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse ». Loin de moi l’idée de blesser ces personnes. Mais en même temps, la blogueuse qui sommeille en moi à juste envie de s’éclater à se morfondre sur un texte quand elle en a besoin pour extérioriser sa déception. Je suis un peu tiraillée, voyez-vous.

Une chose est certaine, si je ne vais pas arrêter de rédiger des avis négatifs quand l’envie s’en fera sentir, avant de poster, je me relirais une dernière fois en me mettant dans la peau de l’auteur afin d’avoir bien conscience que ce que j’écris peut-être lu par l’intéressé. Je me poserai désormais la question : si j’avais l’auteur en face de moi, est-ce que c’est vraiment ces mots là que j’oserais lui dire ?

Et vous confrères blogueurs, avez-vous déjà été confrontés à ce genre de cas de conscience ?

* Pas toujours, évidemment. C’est sympa quand le livre m’a vraiment exaspérée et que j’ai matière à démontrer ses défauts comme pour Harry Potter et l’enfant maudit par exemple.
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