L’autrice derrière la plume, c’est le rendez-vous mensuel où l’on part à la rencontre des autrices qui se cachent derrière les textes que j’ai eu la chance d’accompagner. Et nous ouvrons le bal avec nulle autre que Victoria May, qui a été la première à me faire confiance pour son roman L’Ordre d’Ellis !
Bonjour Victoria !
Je suis heureuse de t’accueillir sur le blog Wonder Factory pour parler de ton parcours d’écrivain et des textes que tu portes !
Merci beaucoup pour ton accueil Sandy, je suis ravie d’ouvrir le bal de ce nouveau RDV mensuel sur ton blog.

Tu es l’autrice de L’Ordre d’Ellis, est-ce que tu peux nous pitcher ton histoire ?
C’est l’histoire d’une organisation secrète nommée l’Ordre d’Ellis dont le but est de sauver les gens d’une mort certaine lors de catastrophes naturelles, évènements que l’ordre arrive à prédire à l’avance. Pour se faire, des agents sont envoyés sur le terrain et grâce à leurs capacités psychiques supérieures à la moyenne, ils parviennent à changer le destin funeste des humains en danger. Mais comment sont recrutés ces agents surdoués ? C’est à une période clé de la vie que certains êtres humains montrent des dons particuliers. L’ordre va donc chercher des adolescents de 16 à 19 ans dont il va développer les pouvoirs psychiques. C’est à cette occasion que nous allons rencontrer Josh, mais aussi Alec, Ava et Camille qui font leur entrée au sein de l’Ordre d’Ellis à un moment où des évènements étranges surviennent…
C’est un roman que tu as décidé d’autoéditer (il est donc disponible à l’achat les gens, foncez le découvrir !), est-ce que tu peux nous en dire plus sur ton parcours pour éditer ton livre ? Éditer soi-même son livre, cela demande de maîtriser beaucoup d’étapes de la création de l’objet, est-ce que ça a été simple pour toi ou le chemin a été tortueux ?
J’ai travaillé sur cette histoire pendant plusieurs années avant de lui donner le visage qu’elle a aujourd’hui. J’ai tout d’abord fini mon premier jet en 2019, que j’ai publié sur Wattpad, plateforme qui permet de librement publier tous ses écrits. Consciente des défauts de mon texte, mais galvanisée par l’envie de l’améliorer, je me suis inscrite début 2020 à la formation Licares qui m’a donné des méthodes et des pistes de réflexion très enrichissantes. Cela m’a menée à la refonte totale de mon manuscrit, dont j’ai fini la réécriture à l’été 2020.
À ce stade, j’ai fait le choix de l’autopublication pour deux raisons. La première étant que j’étais terrorisée à l’idée qu’un professionnel lise mon manuscrit. La seconde était que je voulais découvrir ce monde nouveau par moi-même. J’avais peur de me faire avoir, de signer un contrat avec des clauses abusives et peur du refus tout simplement. Et avoir le contrôle de A à Z était une idée qui plaisait beaucoup à la control freak que j’étais à l’époque donc je me suis lancée.
J’ai donc suivi les conseils de Licares en collaborant avec des professionnels (illustratrice, correctrice), puis j’ai appris comment faire une mise en page papier/ebook, comment avoir un n° ISBN, comment utiliser KDP (la plateforme d’auto publication d’Amazon que j’ai choisie d’utiliser), etc. J’ai regardé plein de tutos sur You tube, j’ai fait des erreurs, je me suis découragée, j’ai douté de moi et de mon manuscrit, j’ai voulu abandonner environ mille fois, mais je me suis accrochée et j’ai autopublié L’Ordre d’Ellis en février 2021 avec une qualité de rendu dont je suis très fière.
Le chemin a donc été tortueux oui, car je n’étais pas préparée psychologiquement à tout ce que j’allais vivre. J’ai appris chaque compétence sur le terrain, en me frottant directement aux activités en elles-mêmes et il faut être conscient que tout cela est bien loin de l’écriture. En tant qu’auteur autoédité, il faut prendre conscience des différentes casquettes que l’on va devoir porter en plus de celle d’écrivain. Et si cela peut faire un peu peur au départ, je pense qu’il ne faut pas se laisser impressionner, que ce soit par la charge de travail à effectuer ou les responsabilités que l’autoédition engendre. Il faut essayer de garder la tête froide et d’agir comme un chef d’entreprise et pas comme un écrivain qui a la trouille ! Plus facile à dire qu’à faire, j’en suis consciente, car je suis moi-même l’écrivaine qui a la trouille, donc je sais de quoi je parle 🙂
Quel est ton parcours d’écrivain, ton rapport à l’écriture ?
J’ai commencé à écrire à l’école primaire, noircissant mes cahiers de brouillon de personnages à qui il arrivait tout un tas de péripéties et qui ont été totalement inspirés par mes lectures de bibliothèque de l’époque. J’ai continué à écrire des histoires au collègue et c’est au lycée que j’ai commencé à douter. Est-ce que c’est bien ce que je fais ? J’ai commencé à me poser des questions que je ne m’étais jamais posées avant et du coup, mon rythme d’écriture personnelle s’est considérablement réduit. J’ai compensé en créant un journal de lycée et en rendant des pages et des pages de rédaction à mes profs de français. Mais mon envie d’écrire n’était pas rassasiée pour autant. J’ai donc recommencé à écrire au tout début de mes années de fac en écrivant des fanfic ce qui m’a permis de reprendre un peu confiance et en quelque sorte, de renouer avec l’écriture.
Mon rapport avec l’écriture a donc oscillé entre des phases de décomplexions totale, puis d’autres où je doutais du moindre mot que je couchais sur le papier. Depuis la fin de mon premier roman, je me sens plus sereine même si je doute encore un peu. Ce doit être l’apanage des métiers de la création, je pense. J’essaie donc d’accepter ce sentiment désagréable et d’aller de l’avant en me remémorant cet intense enthousiasme que je ressentais plus jeune lorsque j’écrivais sans aucune pression. Et ça marche !
Est-ce que tu as une routine d’écriture ?
Je n’ai pas vraiment de routine d’écriture en tant que telle. J’en ai essayé plusieurs pourtant, cherchant laquelle serait la plus adéquate avec ma personnalité et mon rythme de vie. Mais au final, je pense que le terme de rythme d’écriture ne me convient tout simplement pas. Je garde l’écriture pour les moments de calme que je m’octroie dans ma semaine ou le plus souvent dans mon weekend. J’ai besoin d’être détendue, d’être au calme et de ne pas avoir une limite de temps devant moi.
Après, je mets un point d’honneur à ne pas me laisser aller dans le sens où je provoque ces moments. Je n’attends pas qu’ils apparaissent comme par magie dans mon quotidien, car cela n’arriverait jamais ! Je me débrouille pour boucler toutes mes activités et me laisser le champ libre pour écrire. Si j’ai appris quelque chose, c’est que si on ne fait pas de l’écriture une priorité dans son quotidien, alors tout va passer avant.
Est-ce que tu te souviens du tout premier texte que tu as écrit (même si c’était enfant et qu’il ne faisait que 4 lignes :p) ?
Non, je ne m’en rappelle pas vraiment tant il y en a eu à l’époque. Mais ce dont je me souviens parfaitement, c’était qu’on suivait à chaque fois un personnage principal féminin qui avait des poches dans sa jupe ! Elle en profitait pour cacher plein d’objets magiques et cela lui permettait de vivre des aventures incroyables à travers les époques (car oui, mes personnages voyageaient souvent à travers le temps).
J’ai toujours adoré (encore maintenant) les personnages féminins qui ont des caractères intrépides et flamboyants et je présume que cet attrait a commencé à se construire à ce moment de ma vie.
Parce qu’écrire va de paire avec lire, est-ce que tu as un livre coup de cœur à nous conseiller ?
Je deviens de plus en plus exigeante au fur et à mesure du temps qui passe, en particulier dans mon genre de prédilection qu’est la fantasy/urban fantasy YA. Les coups de cœur livresques restent donc relativement rares et cette année, j’ai été très agréablement surprise par La vie invisible d’Addie Larue de V.E Schwab publié chez Lumen. Une incroyable fresque historique qui suit les aventures d’une jeune femme du nom d’Addie après qu’elle ait fait un pacte avec le diable (Addie est d’ailleurs l’incarnation parfaite du personnage féminin intrépide et flamboyant que j’évoquais dans ma réponse précédente d’ailleurs). J’ai été soufflée par les descriptions historiques, j’ai été happée par l’intrigue qui, bien qu’assez lente, ne souffre d’aucun réel temps mort, j’ai été subjuguée par les personnages intensément vivants et humains et en particulier les deux personnages secondaires masculins présents dans la vie d’Addie, j’ai été saisie par les retournements de situation qui collaient parfaitement à la réalité historique de l’époque. En résumé, malgré mon envie de nuancer mon avis, je n’ai rien pu trouver de concret à reprocher à cette histoire. Et quand je reste sans voix, quand je n’ai rien à dire, c’est là que je comprends que le coup de cœur est entre mes mains.
Je ne peux donc que vous inviter à vous pencher sur cette lecture si vous n’avez pas peur des romans historiques épais à souhait.
En fin d’année 2021, tu as sorti une nouvelle au sein d’un recueil, tu peux nous en parler ?
Lors de ma formation Licares en 2020, un groupe de discussion a été créé pour toutes les élèves de la promotion. Nous sommes plusieurs à avoir sympathisé et nous avons eu envie de travailler ensemble sur une publication, le plus évident et pratique s’étant relevé être un recueil de nouvelles. Nous avons choisi de traiter du thème du zodiaque, car cela nous inspirait toutes malgré les genres littéraires très différents dans lesquels nous écrivons.
C’est dans ce cadre que j’ai écrit Solstice, une nouvelle de fantasy qui se déroule le soir du solstice d’hiver lors d’une cérémonie à laquelle vont participer douze jeunes vestales. L’histoire se déroule à travers les yeux de Fauve, l’une des douze jeunes filles conviées à officier, mais dont l’enthousiasme va être troublé par une découverte déroutante.
Enfin pour terminer, est-ce que tu as une astuce d’auteur qui t’es très utile pour écrire et que tu veux partager avec nous ?
On a toutes et tous nos petites astuces pour déclencher la concentration et dans mon cas, cela se traduit souvent par un environnement calme ou studieux et ma feuille de route de séance d’écriture qui me permet de savoir d’où je viens et où je vais.
Malgré cela, il arrive parfois que je bloque malgré tout, le regard vide devant mon traitement de texte, les doigts en suspension au-dessus du clavier. Dans ces cas, j’utilise l’ultime astuce qui marche à tous les coups : le flot de pensées. C’est une technique tirée du monde du développement personnel que j’ai adaptée à mon écriture. J’ouvre donc un nouveau traitement de texte et j’écris absolument tout ce qui me passe par la tête. Absolument tout. Et à chaque fois, je me demande pourquoi je pense à ça. Et ainsi il m’arrive d’écrire deux voire trois pages de pensées qui rebondissent les autres après les autres. Une fois que j’ai fini, je me sens souvent soulagée et beaucoup plus légère. C’est une sorte de remise à zéro des compteurs, j’ai l’esprit libéré de toutes les pensées et émotions désagréables qui y étaient emmagasinées. Étape très importante, je me relis. Et ensuite, je ferme le document sans enregistrer. Et voilà, je suis prête à me concentrer sur l’écriture de mon roman.
Un dernier mot ?
Je souhaiterais tout d’abord te remercier de m’avoir conviée à cet entretien, j’ai pris beaucoup de plaisir à répondre à tes questions. Je souhaiterais aussi remercier les lecteurs qui se sont aventurés jusqu’à la fin de cet interview. Je suis une grande bavarde dans la vraie vie !
Merci beaucoup d’avoir répondu à ces quelques questions !
Si vous voulez découvrir le roman de Victoria c’est par ici, et le recueil où se trouve sa nouvelle, c’est par là sur kindle et par ici sur Kobo ;). Enfin pour ne rien rater des aventures de Victoria, n’hésitez pas à la suivre sur instagram !
Si vous avez aimé cet article, vous pouvez l’épingler sur Pinterest !


