
Les personnages

Ariane, la princesse sans reflet
Destinée à une vie de cour figée dans les convenances, Ariane aurait dû se contenter du rôle qu’on lui avait tracé : celui d’une noble fille promise à un mariage avantageux. Mais elle ne s’est jamais sentie à l’aise avec les frontières qu’on lui imposait. Alors elle joue. Aux domestiques, aux vagabonds, aux chevaliers… Derrière ses déguisements, elle explore tout ce qu’elle aurait pu être. Mais ce qui n’était qu’un jeu devient une réalité vertigineuse en un claquement de doigts. Une quête l’arrache à son palais doré, l’entraîne sur des chemins où il ne suffit plus de feindre : il faut être. Être plus que la princesse que l’on voudrait qu’elle soit. Être plus que l’ombre d’un frère façonné par l’ordre d’Arenwald. Être plus que ce que le monde attend d’elle. Au fil du voyage, entre mensonges et vérités, Ariane ne se contente plus de contourner les règles : elle les défie. Elle n’endosse plus seulement d’autres identités, elle cherche la sienne. Et lorsque l’on brise les carcans, lorsque l’on dépasse ce que l’on croyait immuable… peut-on encore faire marche arrière ?

Aleric, le prince qui aimait les fleurs
On l’appelle Le Flamboyant, mais derrière ce titre éclatant se cache un jeune homme rongé par le doute. Prince héritier d’un duché qui exige de lui l’excellence, Aleric sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur. Chaque geste, chaque mot, chaque décision est scruté, évalué, jugé. Et il redoute de faillir. Élevé dans l’idée qu’il doit être fort, invincible, il s’est enfermé dans une armure bien plus lourde que celle qu’il porte sur ses épaules. Il avance péniblement sur le chemin tracé pour lui, s’efforçant d’être à la hauteur. Mais quand le destin l’envoie réveiller la princesse endormie, il comprend que brandir une épée ne suffira pas et que sa nullité intrinsèque risque d’être révélée au grand jour. Dans cette quête où chaque regard devient un poids, où chaque faux pas menace de lui coûter plus que son honneur, Aleric vacille. Est-il réellement capable de devenir le chevalier qu’il prétend être ? Est-il en mesure d’écrire sa propre histoire, ou n’est-il qu’un pion dans celle que d’autres ont décidé pour lui ?

Oswald, l’écuyer tout puissant
Discret, insaisissable, Oswald n’est pourtant que l’écuyer du prince Aleric. Toujours en retrait, il observe plus qu’il ne parle, écoute plus qu’il n’agit. Mais lorsqu’il prend la parole, ses mots tombent comme un couperet. Il sait des choses qu’il ne devrait pas savoir. Il comprend des mécanismes que d’autres ignorent. Et surtout, il voit Aleric et Ariane tels qu’ils sont, bien au-delà des masques qu’ils portent. Là où Aleric doute, Oswald analyse. Là où Ariane s’indigne, il sourit, amusé. Il semble tout prévoir, tout manœuvrer, mais vers quel but ? Impossible de savoir s’il est un allié précieux ou un joueur aux intentions plus obscures. Une chose est sûre : il ne s’attache pas aux règles que les autres suivent aveuglément. Que cherche-t-il réellement en vouant une loyauté sans limite à Aleric ? Et surtout… qui est-il vraiment ?

Dréas, le Mal Né
Il y a ceux qui naissent avec un destin tout tracé et ceux qui doivent le voler. Dréas appartient à la seconde catégorie. Fils de personne, chevalier de rien, il a compris très tôt que le monde appartient à ceux qui savent raconter la meilleure histoire. Alors il ment. Il enjolive, il façonne, il s’invente un passé plus glorieux, un avenir plus grandiose. Car s’il veut un jour être à la place de ceux qu’on célèbre, il ne peut se contenter de la vie médiocre qu’on lui a donnée. La quête de la princesse endormie est une opportunité en or. Un moyen de prouver sa valeur, de s’imposer enfin parmi ceux qui le regardent de haut. Aleric de Combrailles n’a rien d’un héros. Il le méprise autant pour ses hésitations que pour la facilité avec laquelle tout lui a été offert. Ariane, elle, l’intrigue. Trop vive, trop insoumise pour sa propre condition. Il la voit chercher sa place, tout comme lui, et ne peut s’empêcher d’adoucir son regard lorsqu’elle défie l’ordre établi. Mais s’ils sont tous les deux en quête d’une identité, il sait une chose : seuls les gagnants écrivent l’histoire. Et Dréas refuse d’être un figurant.
Toutes les illustrations de personnages ont été réalisées par Madame Soucolline.